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Des Mérovingiens à l'Alabama, dans l'Escalade du temps
Tout commença par le samedi précédant l'Escalade, carnaval-
Au détour d'une visite, je vois que la dernière trouvaille archéologique se visite. Il s'agit d'un tertre au centre d'un bastion du XVIe siècle des anciennes fortifications qui n'a -
1. Personnellement, ça me navrerait que d'illustres inconnus me reluquent à poil dans quelques centaines d'années
2. Nous vivons vraiment sur un gigantesque cimetière
3. Comment faisaient-
4. Que va faire la Ville de ce tas d'os ?
5. Mon chef est vraiment un gros trou du cul
Certainement télépathe mais surtout prudente, la guide répondit pour partie à mes pensées: une fois le travail des archéologues achevés, tout sera recouvert à nouveau de terre.
Quittant cette future promenade-
Une grande et belle salle. C'est la première constatation. Plafond haut, parquet ancien. Le Pouvoir doit s'exprimer en des lieux adaptés. La salle vit passer quelques beaux instants de l'Histoire, souvent associés à la Guerre par ailleurs. La Croix-
Capitaine R. SEMMES (salle de l'Alabama, Genève)
En 1872, Genève, ville tranquille au bord du Léman, a été témoin d'un curieux règlement de compte entre les USA et l'Angleterre qui mit définitivement fin à l'une des plus extraordinaires aventures maritimes de la guerre de Sécession. Au centre du différent, l'épopée du corsaire C.S.S. Alabama qui coula ou captura près de 64 navires unionistes en 22 mois ! L'histoire débute en 1862.
Le Sud, en guerre contre le Nord depuis maintenant deux ans, vit sous un blocus maritime strict imposé par une flotte militaire nordiste d'une supériorité écrasante. Le coton, précieuse source de devises, pourrit dans les ports. De nombreuses marchandises, vitales aussi bien à la population qu'à l'effort de guerre, n'arrivent plus. L'Etat-
Le navire sera d’abord baptisé Enrica pour ne pas éveiller d’éventuels soupçons. En effet bien que l’Angleterre se soit déclarée neutre dans le conflit, de nombreux citoyens soutiennent cependant le Sud dont le coton est indispensable à l’industrie textile anglaise. Après quelques essais en mer, il se rend aux Açores pour compléter son équipage et poser son armement de guerre, composé de 6 canons fixes de 32 livres et de deux canons mobiles de 110 livres, réelle innovation pour l’époque. Les ordres sont simples : « Attaquez, coulez ou capturez tous les navires unionistes. »
Mission accomplie au-
Nous sommes maintenant en 1864. Le Sud a été vaincu à Gettysburg et Vicksburg. SEMMES, toujours en Asie, décide de rentrer car la longue campagne en mer a beaucoup fatigué le navire. Il doit être raddoubé en cale sèche. Le 11 juin 1864, le navire se présente devant Cherbourg. Le 13, les Sudistes apprennent que l’U.S.S. Kearsarge, vaisseau de guerre de 1030 tonnes, fait route vers Cherbourg. Le 14, ce dernier est au large. Trois options s’offrent à SEMMES : gagner du temps et s’échapper, combattre ou abandonner son navire. SEMMES, suivant en cela la devise du navire, Aide-
En octobre 1984, soit 120 ans plus tard, au cours d’un entraînement, le navire démineur Circe de la Marine Nationale, capte un écho à 7 miles au large de Cherbourg. Une épave de la dernière guerre ? Possible. On envoie en exploration une caméra-
Commence alors une polémique kafkaienne: l'Angleterre, les USA et la France revendiquent respectivement l'épave ! Qui, de celui qui l'a construite, achetée ou encore retrouvée dans ses eaux territoriales, aura le priviliège de conserver ces vestiges ? L'affaire s'est soldée par un arrangement (encore un !) à l'amiable et par la création en 1989 d'un comité franco-
Retour à la maison. En cours de route, nous croisons des membres costumés de la confrérie chargée d'entretenir le souvenir de cette froide bataille. Ambiance martiale assurée.