pieds-lourds - Plongée sans sel

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Plongée > plongées insolites

I had a dream...

Un rêve s’est réalisé: plonger en pieds-lourds…mais revenons un peu sur toute l’histoire !

Au début, j’envisageais d’acheter un casque comme élément décoratif uniquement. Petit à petit, j’ai imaginé plonger avec.

Premier problème : acheter quoi, à qui et à quel prix ? C’est là que les ennuis commencent…

Ce milieu de collectionneur est très fermé et les cotes (du matos européen, en particulier) atteignentt des sommets au niveau prix !
Ce qui est rare est cher !

A travers le Web - et mes rares livres sur le sujet - je me familiarise avec les légendaires noms tel Draeger, Piel, Galeazzi ou encore Siebe. J’apprends à distinguer leurs spécificités et bientôt – quoique étant toujours un néophyte en la matière, je peux discerner un trois boulons d’un douze ! C’est déjà pas mal ;-)

Autre problème, en plus du casque, il me faut bon nombres d’accessoires, comme la combinaison, les chaussures et une pompe. Tout cela fait encore grimper les coûts !

Je décide de laisser le côté le matériel européen (de l’Ouest) pour me concentrer sur un ensemble russe (presque) complet, représentatif du pays qui l'a fabriqué.

Je trouve mon bonheur via une personne contactée sur le Net à un prix « raisonnable ». Tout est russe sauf la pompe, de marque Draeger. C’est pas grave car il me déplait pas de retrouver la marque de mon recycleur DOLPHIN ! Et puis, au fond, je me dis que c’est aussi plus rassurant d’avoir du matos allemand quand il s’agit de fournir de l’air ;-)

Me voici donc avec l’équipement complet :                   

- un casque russe de 1987 (casque trop récent pour un collectionneur) qui a la particularité de pouvoir se fixer à une collerette de 3 ou 12 boulons (fixations qui relient le casque à la combinaison). Il possède 4 hublots en verre épais : un frontal au niveau des yeux, deux latéraux et un sur le dessus du casque. C’est un casque lumineux. Bien que boudé par les collectionneurs pour sa « bâtardise » (cf. le système d’attache 3/12 boulons), il a belle gueule ! Sur les photos, vous pouvez voir qu’il est fixé à une peau de bouc dite « 3 boulons ». Les vitres ont des joints caoutchouc plats (le joint torique est ici inutile puisque l’ensemble travaille en équipression) .
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- une combinaison en forte toile, d’un vert olive très militaire. Des inscriptions russes sur la poitrine me font penser à une combinaison de cosmonaute ou de technicien nucléaire ! La peau de bouc protège tout le corps, mis à part les mains (manchons en caoutchouc) et la tête (casque). Les coutures sont renforcées extérieurement et intérieurement par des bandes de toile collées. Costaud !

- des chaussures avec une base en bois, enrobée de forte toile et bien sûr une semelle en plomb ! Je regarde bien cet accessoire du scaphandrier car c’est tout un symbole : ici, on marche ! Beaucoup de rires en les montrant autour de moi : tous s’imaginent difficilement marcher avec ça !

- pour compenser le volume d’air dans le scaphandre, deux  plombs de poitrine. Ceux-ci sont un peu spéciaux : ils sont en acier, pas en plomb. D’après ce que je sais, il s’agirait d’un lestage plus lourd pour des travaux en présence de forts courants. Ils sont traversé par trois trous pour les fixer avec des sangles.

- Le poignard ! En forme de dague, il est en acier. C’est le modèle standard de l’armée russe (copié sur un modèle anglais). Il n’est pas spécialement beau mais c’est également un symbole : faut bien pouvoir lutter contre les monstres marins qui hantent le Léman ;-)

- La pompe est de marque Draeger, en fonte et laiton. Elle daterait du début des années ’50. Elle se manœuvre très simplement par un effet de balancier : l’un des deux pistons aspire l’air en montant puis l’injecte dans la colonne centrale lorsqu’il redescend. La partie centrale fait office de réservoir tampon et permet de réguler les a-coups des pistons.


Après nettoyage et peinture de la pompe à bringuebale (graissage des joints à l’huile d’olive), j’entreprends d’organiser une petite plongée entre amis en précisant bien que le matériel risque de prendre l’eau. Faut tout prévoir dans la vie ;-)

Il est convenu de se retrouver le samedi matin à 10h00 vers Evian sur les rives du Léman.

Arrivée avec la remorque du matériel, déballage et première angoisse : comment enfiler la combinaison ! aie, aie, aie ! l’enfilage se fait par la collerette et  nécessite l’aide de bien 3 personnes pour l’écarter. Plongeur « dodu » s’abstenir !

Avec l’aide de Flo, Gérard et Christian, j’arrive enfin à passer la pèlerine. Ils m’aident pour les phases suivantes de l’équipement : enfiler et nouer les chaussures, mettre les plombs de poitrine et de dos, boulonner le casque et finalement me guider jusqu’à l’eau…comme un petit vieux, tellement l’équipement pèse sur les épaules !

J’ai l’impression d’avoir un bi 2x15L sur le dos !

Les pieds dans l’eau, Gérard met la touche finale : il visse le hublot frontal !

Ca est, je suis coupé du monde ! Je jette un regard à Flo qui a déjà commencé à m'envoyer de l'air à l’instar des célèbres Dupont & Dupond !

J’avance lourdement et accueille avec soulagement la fraîcheur du lac…L’eau m’arrive aux épaules, au yeux puis finalement me submerge. Ouf ! tout est étanche…jusqu'à présent ! Etonné par l’absence de contact avec l’eau, j’observe le fond du Léman avec un regard neuf : tout semble si différent !

La marche ne me semble pas vraiment pesante mais je dois faire un effort pour avancer ! De fait, la position verticale du scaphandrier est très freinée par la résistance de l’eau. En même temps, l’air me stabilise dans la position verticale : difficile de tomber.

A intervalle régulier, environ toutes les 15 secondes, je donne un coup de tête sur le poussoir de la purge situé dans le casque. L’air en trop s’échappe et la combinaison se plaque un peu plus.

De la buée se dépose sur les vitres : peu gênante pour l’instant (par contre, Gérard ne verra pratiquement rien lors de sa plongée). Faut-il lécher les vitres ???

A l'époque des VR3 et Inspiration, je comprends enfin le bonheur des premiers plongeurs en scaphandre-autonome: la liberté.

 
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