rencontres - Plongée sans sel

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Recycleur > 2002 Castoro C96 OMG > plongées

Migration
C'est l'été et les bords du Léman sont attaqués par une nuée de bipèdes assoiffés de fraîcheur. Bien sûr, je suis également ce mouvement migratoire. L'arrivée à la plage est toujours un grand moment d'émotion, surtout celle de TOUGUES, située sur la partie française du lac. Elle est jolie et surtout pas trop défigurée par le proche cannibalisme urbain de Genève. Pourvu que ça dure...

Ne pas s'emmerder
J'ai apporté avec moi de quoi batifoler dans l'eau et surtout éviter de m'emmerder (appelons un chat, un chat) sur la plage. Je déballe tout mon attirail sur la serviette. Le C96 "Castoro" est bien sûr présent; léger et très rapide à mettre en œuvre, c’est l’outil idéal pour ces chaudes journées où enfiler l’étanche devient un rituel sado-masochiste. Je vérifie la pression dans la bouteille d'o2 (2L) et constate qu'il ne me reste que 60b. Pas grave, je ferai quand même ma petite heure de plongée. D’un naturel distrait, j’en oublie presque de régler le Vytec sur 100% O2.

Le caisson
Le caisson photo fait l'objet de ma plus grande attention: surtout ne pas rayer le hublot ! En même temps, je maudis en silence pour la millième fois la (défunte) société Hugyfot de ne pas avoir eu l'intelligence de fabriquer une protection en néoprène. A force de polir les rayures au dentifrice, on devient méchant !

N&b
J'ai chargé le F90x avec du Tx 400, un classique du n&b dont j'aime beaucoup le grain. Pourquoi du film noir & blanc, me direz-vous ? A mes débuts en photo lacustre, c'est arrivé un peu par nécessité. Je trouvai les résultats au flash très décevant; il me fallait adopter une autre approche pourt court-circuiter les particules en suspension. Le mélange n&b + lumière artificiel (d’un phare) m’a bien plu. Je suis même devenu un accro. Pour analyser les résultats, j’utilise toujours le même film et la même sensibilité (un 400 « poussé » à 800 iso).

De l'argentique au numérique
Le caisson abrite un Nikon F90x. Oui, je sais, c’est dépassé (électroniquement parlant) mais je ne peux pas y mettre mon FM2 :) J’ai bien un F100 qui traîne dans son sac mais quel intérêt ? L’avenir, c’est le numérique…

L'objectif
L’objectif est un choix cornélien : macro, moyen grand-angle ou grand-angle ??? M’encombrer un flash ne m’intéresse pas, je prends donc mon objectif fétiche : un Sigma 14/f.2,8 AF-D. Pas de soucis de vignetage, je pourrai diaphragmer à mort à –6m ! Reste une énigme, et de taille : que vais-je bien pouvoir photographier avec 114° de couverture ? Je sens venir les photos merdiques, prises inutilement pour brûler de la pellicule.

Départ
Le shorty enfilé, je mets un baudrier de 7kg qui compensera la flottabilité du recycleur. L’embout du Castoro en bouche, je commence 3 cycles de rinçage: inspiration par la bouche et expiration par le nez en complétant avec de l’o2 au fur et à mesure pour éliminer l’azote du « poumon » (sac du recycleur).

Fraîcheur de vivre
Ceci fait, départ ! Heureux de trouver enfin du calme et de la fraîcheur, je me pose dans 1 mètre d’eau. Je reste quelques minutes ainsi, le temps de trouver le bon volume dans le poumon (trop de pression et les joues se gonflent désagréablement ; pas assez, on respire mal). Mais comment faisaient les Incursori italiens ?

L’équilibre atteint, je nage vers le large. L’union des vaguelettes et du soleil crée un effet de lumière digne des plus belles plages des Iles (on peut rêver, non ?).

La posidonie du Léman
A –2m, je rencontre les premiers herbiers de potamot. C’est une plante à fleur qui a échappé à la concurrence terrestre en retournant dans l’élément liquide; l'équivalent de la posidonie, en quelques sortes.

Entre 0m et -6m: 3000 espèces !
Me faufilant au milieu des longues tiges, je ne désespère pas d’y trouver au moins un brochet à l’affût mais je ne dérange que les perchettes au passage. J’observe sur les feuilles de minuscules hydres d’eau douce. Plus bas, la chevelure des Dreissenae posée sur les rares cailloux de cette plaine de vase sableuse filtre sans relâche l'eau. Enfin, un petit monde délicat se cache dans la cave : bryozoaires, gammares, planorbes & Cie n’aiment pas être exposés à la lumière. Dommage, je n’ai pas l'objectif adapté à leur petite taille.

Le mont
Continuant ma ballade, j’arrive aux limites de la « beine ». Le « mont » signale une déclivité plus importante. Les potamots se font plus clairsemés et laissent la place à de vastes pelouses de charophycées. Vraie frontière en terme de richesse faunistique, c’est aussi – et surtout – le signal d’un léger rafraîchissement de l’eau. Je pressens d’ailleurs la présence de la thermocline tant redoutée, 6 mètres plus bas. Je suis maintenant au maximum de ma Ppo2, soit 1.6 bars.

A ce moment arrive un, deux, puis trois poissons. Ils ont une belle taille. Pour le Léman, du moins.

Il s’agit de tanches.

L’absence de bulles me permet de photographier un véritable ballet.

Frayaient-elles ? Je ne sais pas.

 
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